Fabrica vegetale (2019)
​
Entre deux troncs d’arbre, tout un fatras mécanique,
des tuyaux rouillés, percés, déversant l’eau absorbée par un tapis bryophyte.
Un chaume de bambou distribue par portions le liquide filtré.
Les fibres s’accrochent, quelques algues chevelues suivent le mouvement
puis le ruissellement se tempère,
devient statique
un son creux
Les pierres s’entrechoquent
tendues par des cordes de jute
elles plongent, puis s’élèvent
ferreuses, rougeâtres
La branche ploie, crisse, résiste.
L’eau se trouble
Soupe corpusculaire
de cendre, de terre
et d’algues bleues
Suspendues par des ligaments verticaux
les minerais, goutte à goutte, se marbrent de couleurs sombres
La mixture boueuse se rétracte,
s’assèche, s’empare de sa matrice
Un déclic
Extrudée la forme poudreuse se libère
ébauches éparpillées sur le sol
​